Le SDRIF dans la tempête politique !

Publié le par Daniel CLOAREC


Extrait du bulletin « Liaison n°93 »



Le SDRIF dans la tempête politique


En janvier, ici même, nous regrettions que le Conseil régional veuille voter à la hâte un projet de SDRIF non purgé des désaccords entre l'Etat et la Région, et présentant des lacunes importantes quant à sa prescriptivité et aux possibilités réelles de pilotage et de suivi de son exécution.

En février, nous dénoncions l'insuffisance des transports collectifs dans le contrat de projets Etat-Région par rapport aux fortes ambitions du SDRIF, 60% des investissements étant consacrés à l'achèvement des projets décidés au contrat de plan 2000-2006 et non encore réalisés. Les débats du Conseil régional, les 14, 15 et 16 février ont montré que la majorité voulait abattre ses cartes avant les élections et les perturbations qui pourraient en découler.

Après examen des 400 propositions d'amendement, le projet de SDRIF a été voté le 15 février par l'ensemble des groupes politiques de la majorité régionale. Roger Karoutchi, président du groupe UMP, a vigoureusement critiqué ce projet parce que celui-ci s'oppose à la poursuite des projets autoroutiers et n'offre pas assez de possibilités d'urbanisation.

Par contre, le lendemain, les groupes PS et UMP ont voté ensemble le contrat de projets alors que son volet transports était jugé insuffisant, les Verts votant contre et les autres groupes exprimant de fortes réserves. Argument avancé pour justifier cette précipitation: on risquait de bloquer l'achèvement des projets du plan 2000-2006, et de mécontenter les électeurs franciliens.

Autre contingence politique influant sur le SDRIF : Roger Karoutchi, agissant cette fois comme sénateur, a déposé le 20 décembre 2006 une proposition de loi, instruite dans des délais record et votée de nuit le 6 février 2007 par 7 députés, dont 6 des Hauts-de-Seine. Pour faciliter la construction de tours de très grande hauteur à la Défense ­projet contesté par le Conseil régional comme non compatible avec le rééquilibrage à l'Est - cette loi crée un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) géré par le Conseil général des Hauts-de-Seine et les communes de Courbevoie et Puteaux. Pour sécuriser juridiquement les opérations, prévoit qu'un décret en Conseil d'Etat définira des règles d'urbanisme propres à ce secteur.


Daniel Hannotiaux

Président d’Ile de France Environnement

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